Odorant et fragile brin de muguet, eus-tu raison de te cacher
Pour ne plus voir, entendre, compatir et souffrir.
Tu cessas toute question, de peur de voir ta quiétude entamée.
Fermant tes clochettes et goûtant la rosée du matin,
Tu renonças à chercher, à comprendre.
Mais toi flamboyant coquelicot, tu continuas à darder tes rayons
Dans les champs de blé avec obstination.
On voulut ta peau mais ton courage résista,
Et l’on s’inclina devant tant de vaillance.
Qui osa parler de mystère ?
Tout parut dans la lumière d’un simple jour qui se leva.
On sut très vite d’où venait l’attaque sauvage,
Prévisible à long terme, mais largement sous-estimée.
Il fut question de virus, d’ARN et de protéines enlacés
Qui se mirent à papillonner dans le monde animal.
Puis le grand saut, la zoonose, imaginez l’acrobatie,
Pour nous infecter, nous les hommes si bien protégés !
Grosse pagaille dans nos rangs de petits soldats,
Plus ou moins forts, plus ou moins vieux.
Certains, comme moi, usant de la caricature,
Parlèrent d’apocalypse, et se mirent en colère
Contre une gouvernance mondiale irresponsable.
Qui voulut, veut encore et voudra toujours
Pour le bien d’un si petit nombre,
À marche forcée et sans résistance suffisante,
Nous entrainer vers le chaos humain, écologique et financier.
© Misha, 24 mars 2019